lundi 10 juillet 2017

JACQUES SAPIR.. G20.. PLUTOT OPTIMISTE


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La réunion du G-20 qui s'est tenu du 7 au 9 juillet à Hambourg a montré l'éclatement actuel des relations internationales. Elle a aussi souligné la position de force qu'occupent tant des pays comme les Etats-Unis que la Chine et la Russie. Elle a acté de l'incapacité des pays de l'Union européenne à faire avancer leur agenda d'une soi-disant « gouvernance mondiale » appuyée sur le déni de la souveraineté des Etats.

Une victoire de Vladimir Poutine ?

Trois faits sont à retenir de cette réunion. Le premier est indiscutablement la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Cette rencontre, qui a d'ailleurs partiellement éclipsé d'autres réunions bilatérales, a jeté les bases d'une coopération à venir entre les Etats-Unis et la Russie. Si les Etats-Unis ont obtenu des russes un accord pour un cessez-le-feu concernant le sud-ouest de la Syrie, cessez-le-feu dont on peut penser qu'il présage à court terme d'une partition du pays[1], ils ont aussi acté et du maintient au pouvoir d'Assad, et de la domination de ce dernier sur une très grande partie de la Syrie « utile ». Cela revient à accorder aux russes et aux iraniens, ces derniers n'étant pas présents au G-20, ce qu'ils demandaient. Car, si cette partition va jusqu'à son terme, elle ne concernera pas seulement les forces soutenant Assad et l'opposition dite « modérée », mais elle inclura aussi les forces kurdes au nord du pays. Les réticences de la Turquie sont évidentes et bien connues. Il est alors probable que l'une des conséquences de ce cessez-le-feu sera un rapprochement entre la Turquie et la Russie autour de l'idée de l'unité de la Syrie, une solution nettement moins désavantageuse pour Ankara. Ce cessez-le-feu est une solution temporaire, qui ne fait que garantir une protection minimale aux milices soutenues par les Etats-Unis en Syrie. C'est d'ailleurs pourquoi il a été accepté par la Russie qui va pouvoir, avec l'aide de l'Iran et le soutien contraint et forcé des partis kurdes, faire progressivement avancer leur idée de l'unité de la Syrie. Ce cessez-le-feu est à la fois un succès tactique mais une défaite stratégique pour les Etats-Unis..

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