dimanche 3 décembre 2017

QUAND LES ELEPHANTS PLEURENT


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UN COMPORTEMENTALISTE SE  PENCHE SUR LES EMOTIONS DES  ANIMAUX SANS CESSE REMISES EN CAUSE DEPUIS DESCARTES
 EN GROS, C' ESDT NOTRE FAUTE SI NOUS NE SAVONS NI LES ENTENDRE, NI LES COMPRENDRE..
Masson et McCarthy font fi de ces idées reçues et nous livrent leurs interprétations. Précisons qu'ils restent prudents et soulignent le fait que lorsque nous croyons reconnaître un sentiment, comme la peur par exemple, dans l'attitude d'un animal, il faut admettre que nous ne pouvons en être tout à fait certains. Le sentiment que l'animal en question éprouve à ce moment-là se rapproche certainement de la peur telle que nous la définissons mais nous ne pouvons pas rentrer dans sa peau pour le savoir. Cependant le même problème ne se pose-t-il pas entre humains ? Lorsque vous voyez une femme, un homme ou un enfant effrayé-e, rien ne prouve qu'il ressent exactement la même chose que vous dans la même situation ; le contraire serait même probable. Ma façon d'aimer ou d'avoir peur est sûrement différente de la vôtre, de celle de mon voisin ou de mes amis.
Les auteurs nous font ainsi remarquer que, si les humains ont chacun leur personnalité, il en est de même pour les autres animaux. Certains seront timides, d'autres audacieux, etc. Il nous reste à regretter que trop peu d'ouvrages de recherche existent qui nous permettent de découvrir la vie d'un animal en particulier en tenant compte de ses émotions. Imaginez qu'un groupe d'explorateurs extra-terrestres ayant découvert les humains écrivent tout un tas de thèses sur leur comportement sans prendre en compte l'amour, la haine, la peur, la tristesse, etc, qui pourtant font partie intégrante de notre vie et gouvernent une grande partie de nos agissements. Leurs thèses auraient-elles un sens ?
Pour finir, je ne résisterai pas à l'envie de vous livrer une petite histoire, tirée du chapitre 6, « Une aptitude à la joie ».
Les éléphants, qu'ils soient d'Asie ou d'Afrique, sont particulièrement joueurs. Un jour, un cirque ambulant vint planter ses tentes près d'une cour d'école où étaient installées des balançoires. On garda les éléphants adultes enchaînés, sauf Norma, une jeune femelle. Le spectacle des enfants qui se balançaient l'intrigua. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle s'approcha d'eux, les chassa en agitant sa trompe et essaya de s'asseoir sur une balançoire. Mais elle eut beau se servir de sa trompe pour maintenir la balançoire en place, elle n'y parvint pas. Finalement, elle l'envoya promener d'un geste mécontent et retourna auprès de ses compagnons. Les enfants s'étaient à peine réinstallés que Norma se remettait en tête de faire un nouvel essai. Elle se livra à une série de tentatives pendant une bonne heure. En vain. Norma n'arriva jamais à se balancer (page 178).
Masson et McCarthy tirent ces anecdotes de nombreux témoignages de par le monde ; la bibliographie est longue (Darwin, Jane Goodall, Montaigne, Desmond Morris et bien d'autres moins connus). L'ouvrage est par ailleurs pourvu d'un index assez détaillé.
Notez que Jeffrey Moussaieff Masson est également l'auteur de Un chien ne ment jamais en amour, réflexions sur la vie émotionnelle des chiens (Albin Michel, 1999, 18,15 €) un autre ouvrage rempli de ses petites histoires de tous les jours en compagnie de ses trois chiennes. À dévorer pour celles et ceux qui ont des toutous pour compagnons.
[1] Albin Michel, 1997, Paris. Traduit de l'américain par Marie-Françoise Girod (éd. J'ai lu, 2002, 6,18 €).
[2] Les anecdotes sont classées en chapitres selon le type de sentiment qu'elles révèlent.

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